lunes, 3 de octubre de 2011

APPEL

CARLA ECRIT AU MARDE RAFAH










Cher Docteur ABDALLAH,

Paris, le 2 octobre 2011


J’ai appris que votre épouse, le Docteur Rafah NACHED, a disparu dans la nuit du 10 septembre, et que vous avez été 5 jours sans savoir ce qu’il était advenu d’elle. Il ne m’est pas difficile d’imaginer dans quelle angoisse vous et votre famille avez vécu ces moments.

Depuis lors, vous avez été averti qu’elle avait été arrêtée par des services de la sécurité militaire, et qu’elle était désormais emprisonnée. Vous avez le droit de lui faire deux visites d’une demi-­‐heure  par semaine. La dernière fois, vous avez constaté qu’elle était trop épuisée pour se tenir debout le temps de la visite. Elle souffre en effet de troubles cardiaques, et tous ceux qui la connaissent sont inquiets de son état de santé.

Je  suis  atterrée  par  ce  qui  lui  arrive.  J’ai  pu  constater  que  Rafah  NACHED  a beaucoup d’amis à Paris, où elle s’est formée comme psychanalyste. Il me paraît in concevable que cette clinicienne, qui se voue à la thérapeutique et à l’étude, soit une menace pour l’ordre public, pour la sécurité de l’Etat.

Rafah  NACHED,  cette  femme  libre  et  accomplie,  dont  la  notoriété  est internationale, dont la vie et les travaux honorent la Syrie, les femmes syriennes et arabes, et  toutes  les  femmes,  connaît  aujourd’hui  un  sort  injustifiable.  C’est  pourquoi  j’ose espérer que ceux qui peuvent rendre Rafah NACHED aux siens le feront sans attendre plus longtemps.

Cher Docteur Addallah, depuis l’arrestation de Rafah NACHED, votre petite-­‐fille est née. Sans doute ne l’aura-­‐t-­‐on pas dit à votre épouse. Mais, dans sa cellule où elle est emprisonnée, elle n’est pas seule. Des milliers d’amis, connus ou inconnus, pensent à elle chaque jour à  travers  le  monde, et  n’auront de  cesse  d’agir pour que, très  vite, elle retrouve la liberté, et puisse embrasser la petite Indya.

Avec toute mon admiration pour le courage de Rafah et le vôtre, je vous adresse à tous les deux mes sentiments de solidarité et de profonde sympathie.



Carla BRUNI-­‐SARKOZY


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